mercredi 20 juillet 2011

Jour 6 : leçons d’humilité

Nous parlons ce soir en direct de Limon, au Colorado, une petite bourgade située environ à 1h30 de Denver où nous serons demain. Notre gîte pour ce soir, le Safari Inn, un motel comme je les aime avec un décor junglesque! Nous avons roulé un autre 700 kilomètres après-midi et nous avons pénétré dans l’heure des Rocheuses. D’ailleurs, la route fut encore des plus agréable; des paysages ruraux luxuriants à perte de vue, des plaines herbeuses mais surtout certains des plus beaux panoramas du ciel que j’ai vu de ma vie. Nous avons quitté Kansas City et son ciel bleu d’une pureté incroyable et à mesure que nous avancions vers l’Ouest, les nuages sont venus dessiner de merveilleuses images (même un cœur céleste pour les amoureux!). À la fin de la journée, l’orage est venu s’abattre, illuminant le ciel d’une lumière quasi divine, wow! C’est dans ce genre de situation qu’on se sent minuscule face à une nature tellement puissante, une première leçon d’humilité…





Notre premier arrêt de la journée fut au centre-ville de Kansas City. Le quartier que nous avons visité est dédié aux musiciens de jazz qui ont fait la renommée de la ville. Un quartier qui a conservé ses racines anciennes : des édifices en briques rouges, des théâtres à marquise, très joli. Nous avons visité un musée dédié à la Negro League de baseball, une ancienne organisation sportive où les Noirs pouvaient pratiquer le plus beau sport du monde. La ligue a œuvré de 1920 à 1960, époque où la ségrégation raciale faisait rage aux États-Unis entre Noirs et Blancs. Suite à la guerre de sécession et la libération des esclaves, les Noirs se sont organisés des ligues de baseball mais rien de trop sérieux. C’était jusqu’au début des années 20 où à l’invitation du Rube Foster, un homme d’affaire de Kansas City, plusieurs propriétaires d’équipes mettant en vedette des joueurs noirs se sont réunis pour fonder la Negro League. Le tout a eut lieu dans un YMCA à quelques coins de rues de l’édifice occupé aujourd’hui par le musée, il était donc naturel que celui-ci se trouve à Kansas City. De plus, les Monarchs, équipe locale, a remporté la toute première Série mondiale de la ligue en 1924.





Le musée est assez petit mais fort intéressant. Un vidéo nous raconte les grandes lignes de la création de la ligue, le tout avec James Earl Jones comme narrateur, un choix naturel puisque c’est lui qui interprétait la voix de… Dark Vader!! On y retrouve plusieurs artéfacts, d’anciens uniformes, des hommages aux plus grands noms comme Cool Papa Bell, Josh Gibson (probablement le plus grand frappeur de circuits de l’histoire du sport avec plus de 800 mais comme il faisait partie d’une ligue de Noirs, ses exploits n’ont jamais été reconnu à leur juste valeur), Satchel Paige et même Jackie Robinson, le premier Noir a avoir atteint les majeurs et qui a aussi joué pour les Royaux de Montréal en 1946, sous l’œil attentif d’un jeune Ti-Guy Laprade aka le Vétéran! Il était interdit de prendre des photos à l’extérieur mais c’était bien mal connaître le Fameux!


Voir tout ce que ces joueurs ont enduré pour voir leur talent reconnu au même titre que les joueurs blancs, voilà une seconde leçon d’humilité, de courage et d’espoir. Un bout de l’exposition nous explique que des Américains se battaient contre le racisme en Europe lors de la Second guerre mondiale alors qu’alors que la ségrégation faisant rage dans leur propre pays, aux yeux de tous. Belle ironie…

Peu de temps avant notre départ, j’ai vu un reportage à l’émission l’Épicerie sur les fameuses côtes levées de Kansas City, une spécialité de l’endroit. La clé de la recette : un mélange spécial d’épices appelé « Rubs» qui assaisonne les Ribs, leur donnant un goût et une tendreté sans égal. J’ai alors fait des recherches sur le web qui m’ont dirigé vers le restaurant Arthur Bryant’s, reconnu comme LA place à Kansas City. Nous n’avons pas été déçus! Tous les Montréalais connaissent Schwart’s; et bien prenez ce que nous savez de cette véritable institution et appliquez-le aux côtes levées, vous voilà chez Arthur Bryant’s! Ouvert en 1930, il s’agit d’un endroit dont la propreté est plus que discutable mais où la nourriture prévaut sur tout! Pas grave, du Purell est disponible tout comme les serviettes de table a volonté! On ne pouvait passer à côté de la spécialité de l’endroit, nous avons donc essayé les Ribs, DÉLICIEUSES! Une variété de sauces est disponible directement sur la table pour nous permettre d’agrémenter le repas. À trois, on aurait pu reconstituer un Brontosaure au grand complet avec les déchets tellement la portion étant gargantuesque (on parle d'un morceau contenant 13 os!!!!). Prix: 18,95$, l'équivalent de deux verres d'eau chez Bâton Rouge! L’endroit a été fréquenté par les célébrités, plusieurs présidents américains comme en témoigne les cadres sur les murs. Bonus : je ramène un échantillon de « Rubs » pour mon ami le GL de Sherbrooke!






Question de digérer un peu, nous avons marché pour trouver l’entrepôt ACME où notre ami le Coyote fait fabriquer tous ses pièges, sacripant!

Nous avons ensuite repris la route sous un autre soleil de plomb, 45 degrés par moment. Nous devions aller en ligne droite mais un arrêt impromptu s’est produit lorsque nous avons réalisé que nous étions en train de traverser l’État du Kansas, l’inspiration du grand classique du Magicien d’Oz. En effet, deux tornades ayant touché la ville d’Irving au Kansas en 1879 auraient servi d’inspiration à l’auteur L. Frank Baum pour son récit. Un arrêt au musée du pays d’Oz à Wamego était donc de mise, malgré les protestations de Pat! Il faut garder son cœur d’enfant, quoi que les adultes en disent, la capacité d’émerveillement aide à amoindrir les problèmes de la vie! Nous n’avions pas le temps de visiter l’endroit mais quelques photos s’imposaient, dont une du simulateur de tornades! Si vous passez par-là, vous pourrez vous achetez une brique jaune de la fameuse route du récit de la petite Dorothée et de son chien Toto!




Sans le remarquer, nous avons également grimpé en altitude en approchant des Rocheuses. Nous ne sommes pas encore dans un paysage montagneux mais tout cela devrait changer demain. Nous avons franchit la barre des 5 000 kilomètres, on peut dire qu'on commence à être loin! Voilà, c’est tout pour aujourd’hui. On se reparle demain en direct de Denver. En attendant, visitez Kansas City avec le Fameux!


8 commentaires:

Anonyme a dit…

Étant un fan d'histoire et de détails, j'aimerais juste préciser que Rube Foster provenait du Texas et qu'il était un ancien joueur de baseball lui-même. Il était propriétaire d'une équipe de baseball à Chicago lorsque la première Negro National League s'est mise en branle.

D'ailleurs, il y avait plus qu'une ligue de Noirs, il y en avait plusieurs, elles fermaient et ouvraient à un fort rythme. La première World Series des Negro Leagues en 1924 a vu deux ligues s'affronter, soit celles de la NNL et celle d'un compétiteur, la ECL. Les Monarchs faisaient partie de la première.

C'est un sujet que j'affectionne particulièrement car plusieurs experts en la matière avancent que certains de ces joueurs étaient bien meilleurs que ceux qui jouaient dans le baseball majeur mais à cause de la couleur de leur peau, ils ne pouvaient jouer dans la "grosse ligue". Ça me semble tellement inexplicable aujourd'hui. J'veux dire, Hank Aaron a joué dans les Negros Leagues et fut le monarque des coups de circuits pendant tellement d'années. D'autres comme Barry Bonds (stéroïdes ou pas), Rickey Henderson et combien d'autres ont des records aujourd'hui et sans Branch Rickey et son obstination à vouloir signer Jackie Robinson, qui de son côté a livré la marchandise, ils n'auraient pu jouer? Ridicule! D'ailleurs, le seul numéro retiré à la grandeur des deux ligues est celui de Robinson, un noir! C'est fou de voir à quel point la société était fermée il y a relativement peu de temps.

C'est sans aucun doute, plus que la ligue au Japon, la meilleure ligue à avoir existé en termes de talent de joueurs outre la MLB bien entendu. Ça me fait beaucoup penser à la ligue de hockey soviétique dans les années 50, 60, 70 et 80, bref avant que les joueurs puissent traverser de l'autre côté de l'Atlantique.

Alors voilà pour les précisions et mes commentaires!

Pat "Le Coyote" :)

Anonyme a dit…

Ça manque de Inca Cola dans tous ces restos! J'ose espérer que cette boisson exaltante existe à quelque part dans le pays de l'Oncle Sam!

L'Étoile Chanceuse

Anonyme a dit…

Excellent texte avec une touche historique encore une fois très intéressant.

La photo du Coy avec le acme wholesale est tordante!


Stevo 2.1

Claude "Grand Duc" Leduc a dit…

Ouais, un autre beau musée sportif à visiter quand ce sera le temps de faire des gros voyages en voiture.

Si vous avez pogné 45 degrés sur les plaines du Kansas, aujourd'hui, on en prévoit 45 à Mtl même...

Bonne traversée du Colorado !

Anonyme a dit…

Sacripant!!!

J'espère que personne n'avait l'anneau de feu hier car ca aurait été risqué au Safari Inn qu'un tigre saute dedans!!!

Chez Arthur Bryant’s, plus ou moins salubre que les toilettes de la Brasserie???

Coy, j'espère que tu as déniché de nouveaux pièges à tester au Moomba!!!


Phil, tu portes le gilet de la nwa-québec, semble-t-il que ca repart en février???

Ca manque de fifilles votre voyage...ben voyons donc... onse croirais sur le USS Missouri !!!

Steven Seagal

Anonyme a dit…

Salut les gars! Beau reportage et les cote levées avaient l'air particulièrement succulentes

Méfiez vous à Denver, en altitude, l'air se raréfie

Bon jeudi!

LB

Maxime Leclair a dit…

Phil, demain à Denver aller voir la 16th street mall, c'est un endroit touristique magnifique avec d'excellents restaurants, pas tellement loin du stade des Rookies.

France. Une amie de Pat. a dit…

WOW! WoW Quel beau voyage que vous êtes entrain de faire, j'ai l'Impression d'être assise à vos côtés pour ce voyage. Philippe je dois te dire que tu écris merveilleusement bien. Bravo et continu de nous faire rêver.

Soyez prudent. Ciao